La cartographie de la situation du Maroc au premier septembre 2004 est fin prête. Elle a été présentée mardi dernier par Ahmed Lahlimi, Haut commissaire au Plan. Les chiffres et les tendances lus à cette occasion ont donné lieu à plusieurs enseignements notamment au niveau de la fécondité qui a sensiblement baissé entre 1994 et 2004, passant de 3,3 à 2,5.
Un autre indice est à prendre en considération. Il concerne le taux de la mortalité infantile qui demeure fort élevé. En 2004, il était de 47,9 pour mille naissances. Le milieu rural reste très atteint avec 56,7 pour mille. Une performance qui influe négativement sur le niveau de développement humain du Royaume.
Pour ce qui est des évolutions démographiques, la comparaison des structures par âge issues des deux derniers recensements révèle un rétrécissement important de la base de la pyramide en 2004. Le processus de vieillissement de la population du Maroc est sur un rythme élevé.
En effet, la part des enfants de moins de 15 ans a baissé de 37% à 30,7% entre 1994 et 2004 en faveur des personnes d'âges actifs (55,9% à 61,2 %) et des personnes âgées (7,1% à 8,1%). Cette baisse a également touché, ce qui est une première, les personnes âgées entre 15 et 20 ans. Leur part dans la population recule de 10,9% à 10,6%.
A la lecture de ces chiffres, il est clair que le pays est entré dans la dernière phase de la transition démographique qui aura certainement plusieurs conséquences et non des moindres notamment dans l'enseignement et le marché du travail.
A ce propos, les sondages de septembre 2004 ont révélé un accroissement notable de la population active. Celle-ci s'est accrue, entre 1994 et 2004 au rythme de 2,5% alors que le taux d'accroissement global de la population n'était que de 1,4% durant la même période.
Un fait remarquable mérite d'être signalé à cette occasion à savoir l'accroissement de la population active féminine durant la période 1994 à 2004 à un taux annuel de plus de 4% contre seulement 2% pour la population active masculine.
Un autre domaine où les chiffres du Haut commissariat montrent que le Maroc a toujours beaucoup de retard a trait au niveau d'instruction.
Le recensement général montre que 43% de la population dont près de 60% dans le monde rural et 29% dans le milieu urbain n'a reçu aucune instruction. Une disparité qui rajoute à la précarité déjà avérée du monde rural.
Le taux du niveau d'instruction demeure très bas et ce, malgré un taux effectif de scolarisation de 80% en 2004 et de 62% en 1994. Par ailleurs, parmi les 57% de la population alphabétisée, en plus de l'arabe, 30,3% lisent et écrivent également le français, 9,1% le français et d'autres langues et 17% lisent et écrivent uniquement l'arabe.
34% de la population en milieu rural et 21% en milieu urbain, soit 28% de la population du Maroc, parle une langue amazighe, soit le tachelhit, le tarifit ou le tamazight.
En ce qui concerne les conditions de la vie de la population, la part des ménages habitant des appartements est de 12,4% en 2004 contre 10,5% en 1994. Celle des ménages résidant dans une maison de type marocain a, en revanche, baissé à 70,6% en 2004 de 72,2% en 1994. Les maisons marocaines ont donc toujours le vent en poupe en raison de la structure de la famille marocaine.
Pour l'habitat sommaire et malgré les efforts soutenus de l'Etat dans ce domaine, la part des ménages qui vivent, de façon générale, dans un habitat dit insalubre était de 15% en 2004.
Le taux des familles propriétaires de leur logement est passé, quant à lui, de 48% à 56% en milieu urbain. La location a reculé de 35% à 29%.
Enfin la part des ménages marocains ayant accès à l'électricité (branché au réseau national) est passé de 1994 à 2004 de 74% à 90% dans le milieu urbain et de 9,7% à 43,4% en milieu rural. Pour l'eau potable, le taux d'accès est passé de 74% à 83% en milieu urbain et de 4% à 18% en milieu rural.
Cependant si l'on prend en considération les autres sources d'approvisionnement comme les bornes fontaines et les puits supervisés par l'ONEP, ces pourcentages étaient en 2004 de 71,8 % en milieu de 92,1% en milieu urbain.
Il faut signaler que 7 millions de documents ont été traités durant près de six mois avec une moyenne de 61.000 documents par jour.
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